De nombreux mythes entourent l'origine des Jeux olympiques antiques. L'une raconte qu'
Héraclès construisit le stade olympique ainsi que les bâtiments alentours en l'honneur de son père
Zeus, après avoir accompli ses
douze travaux. Il aurait parcouru 600 pas et nommé cette distance un stade, ce qui devait plus tard devenir une
unité de longueur équivalente à environ 192
mètres.
Les premiers Jeux olympiques sont réputés avoir pris place en
776 av. J.-C. sur l'initiative d'
Iphitos, roi d'
Élide. Cette année marque le début du calendrier olympique, selon lequel les années sont regroupées en
olympiades. C’est également l'an 1 du calendrier grec adopté en
260 av. J.-C. Toutefois, il est probable que les Jeux aient été encore plus anciens, compte-tenu de l'abondance des offrandes de l'époque géométrique retrouvées à
Olympie. Dès lors, les Jeux gagnèrent en importance dans toute la
Grèce antique, mais il existe près de 300 réunions sportives du même type, les agônes. Les Jeux olympiques sont les plus prestigieux avec les
Jeux pythiques, les
Jeux néméens, les
Panathénées et les
Jeux isthmiques.
Le programme des compétitions comprend des épreuves
hippiques (chars à deux ou quatre chevaux) et des épreuves gymniques (
course à pied sur plusieurs distances,
lancer du disque,
saut en longueur,
lancer du javelot,
pentathlon[1],
lutte,
pugilat et
pancrace). Disque, longueur et javelot ne donnent pas de titre olympique mais font partie des cinq épreuves du pentathlon avec la course du stade et la lutte
[2].
Coroebos ouvre le palmarès olympique officiel en remportant la course pédestre du stade en
776 av. J.-C.[3] Parmi les autres principaux athlètes Grecs des Jeux antiques, citons notamment
Milon de Crotone (lutte, VIe siècle av. J.-C.),
Diagoras de Rhodes (boxe, Ve siècle av. J.-C.),
Polydamas de Skotoussa (pancrace, VIe siècle av. J.-C.),
Léonidas de Rhodes (course, IIe siècle av. J.-C) et
Melankomas de Caria (boxe, 1er siècle ap. J.-C.).
À partir de la septième olympiade (
752 av. J.-C.), le champion olympique reçoit une couronne d’olivier sauvage, un ruban de laine rouge, la tænia, et une branche de palmier. Le Messénien Daikles est le premier champion olympique honoré ainsi.
Réservés d'abord aux seuls citoyens masculins Grecs, les Jeux génèrent une trêve olympique. Toutes les guerres en cours doivent être suspendues pour permettre la tenue des Jeux entre cités rivales. La portée d'un titre olympique est considérable. Les champions sont d'authentiques héros populaires et sont couverts de cadeaux et d'honneurs à leur retour dans leur cité. Ils sont de plus pleinement professionnels
[4] depuis le Ve siècle av. J.-C. et peuvent changer de cité dont ils défendent les couleurs. Ces véritables transferts provoquent souvent des troubles, parfois importants, dans la cité « trahie ». On peut ainsi citer le cas de
Astylos de Crotone (6 titres olympiques), qui passe de
Crotone à
Syracuse en
484 av. J.-C. provoquant de graves troubles à Crotone.
Discobole Lancellotti, copie romaine, vers
120 ap. J.-C.,
palais Massimo alle TermeUn serment olympique en quatorze points régit l'organisation des Jeux depuis
338 av. J.-C.[5]. Le 10e point concerne les cas de tricheries qui sont nombreux et durement sanctionnés.
I. Être sujet hellène libre, ni esclave, ni métèque.
II. N'être ni repris de justice, ni d’une moralité douteuse.
III. S’inscrire à l’avance au stage d’un mois du gymnase d’Ellis.
IV. Tout retardataire sera hors concours.
V. Interdiction aux femmes mariées d’assister aux jeux ou de se montrer dans l’Altis sous peine d’être précipitées du rocher du Typaion.
VI. Pendant les exercices, les maîtres (entraîneurs) des athlètes devront être parqués et nus.
VII. Défense de tuer son adversaire ou de chercher à le tuer.
VIII. Défense de le pousser hors des limites.
IX. Défense de l’intimider.
X. Toute corruption d’arbitre ou d’adversaire sera punie du fouet.
XI. Tout concurrent contre lequel ne se présentera pas l’adversaire désigné sera déclaré vainqueur.
XII. Défense aux concurrents de manifester contre le public ou contre les juges.
XIII. Tout concurrent mécontent d'une décision peut en appeler au Sénat contre les arbitres : ceux-ci seront punis ou leur décision annulée si elle est jugée erronée.
XIV. Sera hors concours tout membre du Collège des Juges.
Suite à l'invasion romaine, les Jeux s'ouvrent aux non-Grecs. Le prestige des Jeux est tel que plusieurs empereurs y prennent part. Sur les conseils de l'évêque de
Milan (
Ambroise), l'empereur
Théodose Ier interdit les Jeux en
393-
394 en raison de leur caractère
païen.
La rénovation des Jeux Baron Pierre de Coubertin
Les Jeux olympiques connaissent quelques timides tentatives de rénovation entre la fin du
XVIIIe siècle, époque à laquelle on découvre les ruines des sites d'
Olympie, et la fin du
XIXe siècle. Citons ainsi l'
Olympiade de la République qui se tient à Paris en
1796,
1797 et
1798. Esprit-Paul De Laffont-Poulotti réclame même le rétablissement des Jeux olympiques. Il va jusqu'à présenter un projet à la municipalité parisienne, qui rejette l’idée. Le
CIO honora la mémoire de ce visionnaire en
1924. Parmi les autres tentatives, citons les Jeux du Rondeau en
Dauphiné à partir de
1832, les Jeux scandinaves (en
1834 et
1836), les festivals olympiques britanniques (depuis
1849) comme les Jeux de Munch-Wenlock, les Jeux athlétiques disputés à
Montréal (
Canada) en
1843 et qui sont rebaptisés Jeux olympiques pour les éditions
1844 et
1845 et les
Jeux olympiques de Zappas à
Athènes en
1859 et
1870. L'
Allemagne tient également un rôle important dans cette rénovation en étant déterminant en matière d'archéologie sur le site d'Olympie et en devenant, très tôt, favorable à la rénovation.
La fédération omnisports française
USFSA fête son cinquième anniversaire le
26 novembre 1892 dans le grand amphithéâtre de la
Sorbonne à
Paris. À cette occasion,
Pierre de Coubertin appelle à la rénovation des Jeux olympiques.
Deux ans plus tard, du
16 au
23 juin 1894, se tient également à la
Sorbonne le «
Congrès pour le rétablissement des Jeux olympiques ». Devant l’absence de réactions à son appel deux ans plus tôt,
Pierre de Coubertin parvient à convaincre les représentants britanniques et américains, mais aussi d'autres nations, notamment la
Jamaïque, la
Nouvelle-Zélande ou la
Suède. Plus de 2 000 personnes représentant douze nations assistent finalement au congrès, qui vote à l’unanimité la rénovation des Jeux olympiques. L'autre décision importante prise à l’occasion de ce Congrès est la condamnation des règlements sportifs de certaines fédérations (britanniques notamment) excluant les ouvriers et les artisans au nom d’un élitisme social qui allait à l’encontre des idéaux égalitaires français.
Les Jeux olympiques modernes Articles détaillés : Jeux olympiques d'été et Jeux olympiques d'hiver.Escalier olympique à Hong Kong
À l'origine, les Jeux n'ont pas besoin de précision de saison. Entre
1896 et
1920, les Jeux sont exclusivement estivaux. Le
patinage artistique et le
hockey sur glace font ainsi des apparitions au programme olympique avant même la création de
Jeux d'hiver, en
1924.
Après le succès initial des épreuves à Athènes en
1896, les olympiades de
Paris en
1900 (qui virent pour la première fois des femmes participer aux épreuves) et de
Saint Louis en
1904 sont noyées dans les programmes des
expositions universelles. Les jeux intercalaires de
1906 à Athènes, non reconnus par le CIO, marquèrent un regain d'intérêt du public et des athlètes, avec une participation très internationale alors que 80% des sportifs ayant pris part aux jeux de Saint Louis étaient américains. Les nations européennes avaient en effet renoncé à faire le long et coûteux déplacement outre-Atlantique.
De 241 athlètes de 14 nations en
1896, les Jeux passent à 10 500 sportifs représentants 200 délégations lors des derniers Jeux olympiques d'été. C'est désormais l'un des événements les plus médiatisés. Les
jeux de Sydney en
2000 réunissent ainsi plus de 16 000 journalistes et diffuseurs. La dimension de l'épreuve est telle, que cela pose des problèmes aux villes hôtes, que le
sponsoring ne couvre que partiellement. Les villes hôtes profitent en effet des Jeux pour s'équiper en transports en commun et autres équipements sportifs, notamment. À titre d'exemple, le budget estimé des
Jeux de Londres en
2012 est de 9 milliards de
livres sterling.
Hyper-médiatisés, les Jeux sont, depuis l'origine, sujets à des tentatives de récupérations politiques. La trêve olympique et la fraternité affichée des Jeux sont souvent mises de côté par certains qui désirent faire de ce rendez-vous sportif une vitrine pour une cause ou un régime. Les règlements olympiques sont pourtant très clairs sur ce point : pas de politique aux Jeux. Ceci concerne les athlètes et la signalétique olympique, notamment, mais pas le CIO lui même qui fait de la politique quand il désigne
Moscou ou
Pékin comme ville olympique, quitte à se fourvoyer comme cela fut le cas avant et pendant la
Seconde Guerre mondiale avec un CIO très proche des élites nazies. Le CIO sauva finalement sa tête en se déclarant « occidental » à la Libération et certains membres du CIO pourtant condamnés pour collaboration dans leurs pays respectifs (en
France, notamment) furent maintenus en poste